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vendredi 25 mars 2016

Yamato kebari

Les niveaux sont en baisse sur les rivières où je pêche habituellement, il ne reste plus qu'à faire preuve d'un peu de patience et bientôt nous entrerons de plein pied dans la saison. 
Le printemps semble commencer vraiment en douceur, l'ensoleillement est là mais avec l'énorme brassage des fonds depuis plusieurs semaines il est inutile d'espérer trouver des truites tenaillées par la faim, condition sine qua non pour que la pêche soit "efficace".


Donc pendant ce temps là je me constitue un stock de kebari qui puisse couvrir toute la saison car dès que les conditions vont être réunies je compte bien en profiter au maximum.
J'ai recréé l'année dernière en préparant mon voyage au Japon une ancienne mouche noyée sans nom que les pêcheurs qui m'ont fait découvrir la pêche à la mouche utilisaient avec succès et qu'eux-mêmes tenaient de ceux qui les avaient initié. Je l'avais toujours vu montée avec une collerette en plume de poule mais à quelques jours de mon départ n'ayant plus le temps de me ravitailler en matériaux de montage je changeai la plume de poule par une plume de saddle de coq. 


Si les hameçons de prédilection des mes pairs pour le montage des mouches à truite étaient les hameçons Tortue je les remplaçai par ce que j'avais sous la main c'est à dire des Tiemco 3769SP-BL en taille 12.


J'ai essayé, et je pense y être parvenu, a réinterpréter cette mouche noyée d'antan et à en faire une version moderne. Je n'utilise pas à dessin le terme "inventer" car je pense qu'en matière de montage de mouches les inventions sont rarissimes et je n'ai pas la prétention de me comparer à Skues
Montée sur un hameçon considéré comme étant pour les mouches noyées et les nymphes cette version très légère n'entre pas vraiment dans des catégories aussi restreintes car si on pratique le tenkara tel qu'il a toujours été pratiqué au Japon on peut aisément contrôler la plongée de cette kebari.
Cette kebari qui jusqu'alors n'avait pas de nom est maintenant appelée "Yamato kebari" car lors de mon séjour au Japon c'est avec elle nouée à mon bas de ligne que je capturais plusieurs specimen de cette variété d'ombles.


A bien des égards des yamato iwana m'ont rappelé les truites fario des petites rivières que je pêche, elles ne sont pas très mobiles, préférant attendre que ce soit le courant qui leur amène la nourriture. Elles sont très discrètes et difficilement repérables à vue. Heureusement j'ai eu la chance lors de mes pêches dans les montagnes nippones de bénéficier des conseils de certains des meilleurs connaisseurs de ces poissons magnifiques. 


Celle-ci prise grâce aux conseils de Masami Sakakibara est un excellent souvenir car cette yamato iwana a été prise  très courte distance et sur un poste minuscule.
J'en prendrai également une très belle sur la Sho-gawa avec le concours de mon ami Kazumi Saigo.
 





























Si vous avez envie d'essayer cette kebari sur votre rivière préférée, peut-être que cette vidéo de montage réalisée par mes soins vous sera utile.


dimanche 3 janvier 2016

Japan Kebari: Dr. Hisao Ishigaki

Lors de mon séjour au Japon j'ai eu la chance grâce à l'entremise de mon ami Kazumi Saigo de rencontrer le Dr Hisao Ishigaki avec qui je pêchai un après-midi sur la mythique Itosihro. Ce fût bien sûr une très bonne expérience et une joie de rencontrer un des plus notables ambassadeurs du tenkara.
Ishigaki-sensei et moi-même échangeâmes quelques unes de nos kebari après la pêche.


Nous connaissons tous la Ishigaki sakasa kebari et la plupart d'entre nous ont monté cette mouche à leurs débuts mais les originales montées par Ishigaki sensei sont bien différentes des versions occidentales qui pêchent par un goût excessif du détail.
La technique du Dr Hisao Ishigaki est basée sur une observation rationnelle du comportement des salmonidés, et en particulier leur sens de la vision.



Si les détails dans le montage peuvent avoir une importance pour le pêcheur ils n'en ont aucun pour les poissons qui, du fait du cristallin quasi-sphérique et rigide de leurs yeux, sont myopes.
Cette kebari est très adaptée à la pratique du pêcheur qui ne change pas de mouche en cours de pêche. Composée de fil de montage et d'une plume de coq un pêcheur au tenkara qui considère la technique plus importante que le choix d'un modèle particulier l'utilisera aussi bien en sèche, en émergente ou en noyée.
Quand Ishigaki sensei ouvrit sa boîte pour me donner quelques unes de ses kebari il prit deux autres modèles qui eux non plus n'ont pas de nom.


Ces deux kebari sont elles aussi montées sur des hameçons Varivas sans ardillon, elles sont d'une grande simplicité et d'une efficacité sans faille. Les mouvements de leur collerette sur et sous la surface de l'eau n'y est d'ailleurs sûrement pas étranger.


Ishigaki sensei a développé une technique de pêche en noyée vers l'aval appelée "Tomezuri". Cette technique est très efficace et permet de pêcher en noyée vers l'aval sur de faibles distances. J'ai été initié par Ishigaki sensei en personne et ses kebari aux hackles longs et souples font des merveilles. Et pas seulement sur les rivières de montagne du Japon mais partout.


Comme les maîtres du tenkara Ishigaki sensei a démontré au cours de son parcours qu'en restant fidèle au principe de simplicité du tenkara on développait une palette de techniques efficaces qui reposent sur l'observation rationnelle des poissons.


John et Paul de Discover Tenkara ont réalisé une excellente vidéo à propos de Ishigaki sensei que vous pouvez regarder en cliquant ici.
Si vous souhaitez en savoir plus sur Ishigaki sensei et son tenkara je vous invite à lire l'excellente interview qu'avait fait Adam sur le forum Tenkara Fisher.

mardi 8 septembre 2015

Ma rencontre avec Masami "Tenkara-no Oni" Sakakibara (3ème Partie)

Le lendemain nous pêcherons le même torrent mais plus en amont. 
J'avais déjà vu des videos et des photos de pêcheurs Japonais pêchant au pied des barrages et cette fois c'était à mon tour de m'essayer à cet exercice de style. Il y a bel et bien des iwana au pied de ces cascades encore faut il les atteindre. Après quelques essais je parvenais à faire descendre ma kebari en profondeur et j'eux la première touche. Le poisson se décrocha au moment où il émergeait de l'eau mais Masami-san me félicita car c'est très difficile de sentir la touche d'une iwana dans un courant aussi violent. 


Nous gravissions lentement les berges du torrent, explorant un à un tous les postes susceptibles d'abriter ces poissons très discrets que sont les iwana.


L'iwana étant un poisson très peu mobile c'est à vous de faire passer votre kebari dans son champ de vision de façon convaincante. Masami-san n'insiste jamais sur un poste, si le poisson ne réagit pas quand il pêche vers l'amont, il remonte la rivière de quelques mètres et essaie le même poste en pêchant vers l'aval. Son approche des postes est des plus discrètes et c'est payant car il excelle dans la capture des poissons à très faible distance.


Une approche discrète, des lancers précis et un bon contrôle de la dérive sont les clés du succès. J'eus en plus le plaisir de prendre encore une yamato iwana avant que nous arrivions au point culminant de notre aventure. N'étant pas équipé nous ne pouvions pas monter la cascade qui se trouvait devant nous alors nous sommes redescendus dans la vallée.


Nous y trouvâmes une rivière dont l'eau s'était bien éclaircie, le niveau paraissait encore un peu élevé à Masami-san mais cela devait lui sembler correct car il m'invita à pêcher. 


Cette fois j'étais le seul à pêcher et ce fût pour moi un immense plaisir et un privilège de pratiquer sur cette rivière sous l'oeil avisé de mon ami et maître. 


Je pris quelques amago de toute beauté et en pleine forme. J'étais satisfait de ce résultat et force était de constater que le débit élevé de la rivière suite au typhon leur avait bien profité, ils étaient en pleine forme. 


La météo qui avait été maussade et capricieuse tourna au grand beau temps comme nous quittions les montagnes. Toutes les bonnes choses ont une fin et je devais retourner à Tokyo pour prendre l'avion qui me ramènerait à Paris. Je remerciai chaleureusement Masami-san et Coco pour leur accueil et d'avoir partagé avec moi leurs immenses connaissances et expériences du tenkara. A bientôt mes amis!


Mon séjour au Japon a été un grand moment du point de vue de la pêche évidemment mais aussi et surtout une formidable expérience humaine car j'y ai rencontré des personnes simples, accueillantes et généreuses. Et je n'ai aucun doute sur le fait que ce séjour où j'ai eu la chance de rencontrer certains des meilleurs connaisseurs de cette technique de pêche va avoir une grande influence sur ma propre expérience du tenkara.










dimanche 6 septembre 2015

Ma rencontre avec Masami "Tenkara-no Oni" Sakakibara (2ème Partie)

Le typhon était passé et avait fait pas mal de dégâts dans la région comme nous le constations en regardant les journaux télévisés du matin. Mais cela voulait dire également que nous allions maintenant avoir des conditions météorologiques plus clémentes et nous rassemblions nos affaires avant de quitter la domicile de Masami-san pour remonter vers le nord pour pêcher une rivière que Masami-san affectionne.
Quand nous arrivâmes dans la vallée tant convoitée ce fût un spectacle de désolation que nous avions sous les yeux, le niveau de la rivière était très élevé et l'eau était boueuse. Nous n'avions donc pas d'autres solution que de remonter plus vers le nord et les hautes montagnes pour avoir une chance de trouver des eaux claires. 

                                  
Nous trouverons notre bonheur assez rapidement car Masami-san connaît cette région comme sa poche. Les premières prises ne se firent pas attendre; ce torrent est peuplé de superbes iwana et malgré une météo des plus capricieuses je mettais à profit tout ce que j'avais appris à Tadami, sur l' Itoshiro et bien sûr les précieux conseils de Masami-san qui est un guide de première classe pour me donner l'occasion d'enchaîner les réussites. 


Grâce à ses conseils avisés et le cours de lancer de la veille j'ai vraiment amélioré ma technique. La réussite repose uniquement sur la technique. Je n'irai pas jusqu'à dire que je "maîtrise" le sujet car le tenkara est un apprentissage perpétuel mais je pense avoir fait honneur à ceux qui ont partagé un peu de leur savoir faire avec moi. 


Masami-san pêcha aussi évidemment, c'était pour moi l'occasion de faire des pauses et d'apprendre en l'observant. Nous connaissons tous son tenkara de grandes rivières mais son genryu tenkara est aussi très efficace. 


Ce premier après-midi de pêche fût évidemment pour moi un moment mémorable, pêcher en montagne avec Masami Sakakibara comme guide était un rêve qu'il y a peu de temps encore je croyais irréalisable. Je ne vis pas le temps passer, totalement absorbé par la pêche qui fût vraiment très bonne. La lumière commençait déjà à baisser quand nous repartions vers notre logis aux confins de ces montagnes majestueuses. Si le Japon est le pays du soleil levant il est aussi celui du soleil couchant, la nuit tombe tôt et sans coup férir même en plein été.


La soirée fût l'occasion de rencontrer des amis de Masami-san qui se joindraient à nous le lendemain pour pêcher. Ce fût également l'occasion de goûter le meilleur okonomiyaki que j'ai jamais mangé. L'ambiance était vraiment conviviale comme nous étions sûrs de l'avoir en étant entre membres de la Team Oni. 







mercredi 2 septembre 2015

Tenkara sur la Shō-gawa avec Ajari et ses amis

Après une nuit de sommeil réparateur et un excellent petit déjeuner pris chez Sasaki-san je rejoignai mes compagnons à leur campement où tout le monde s'affairait en vue de la journée que tous allaient consacrer à la pêche. D'ailleurs au moment où je me joignais au groupe la conversation n'avait pas d'autre sujet, ce fût avec plaisir que je fis découvrir le contenu de ma boîte à mes compagnons et je dois dire qu'ils étaient un peu surpris de voir que le contenu était très Japonais alors qu'ils s'attendaient plutôt à des montages plus contemporains. 


Il faisait déjà chaud et il n'était qu'à peine 9 heures quand notre groupe se sépara, je saluai ceux qui allaient nous quitter et les remerciai de l'accueil qu'il m'avait fait la veille puis nous partions pour 
aller pêcher la Shō-gawa, rivière qui prend sa source au Mont Eboshi et qui traverse les préfectures de Gifu et de Toyama.


Arrivés au bord de l'eau nous laisserons Tadani-san pêcher le premier et grâce à son excellente technique il prit rapidement une première iwana puis une seconde. Nous commençâmes alors à pêcher et les captures s'enchaînèrent à un bon rythme. On peut traduire le nom "Iwana" par "poisson de roche" et ce n'est pas un hasard si on les pêche au ras des cailloux, dans les endroits les plus calmes des rivières, en faisant dériver sa kebari aussi lentement que possible. 


J'avançais de quelques mètres et observais Ajari et Kura-san pêcher et constatais que leur technique qui est couronnée de succès était vraiment très bien rodée: lancer précis et délicat, pas un centimètre de ligne en contact avec la surface, dérive parfaitement contrôlée. 


Ce premier spot où Ajari, Kura-san et moi-même prendrons une douzaine d'iwana avec des kebari n'ayant rien en commun mais utilisées de la même manière, la bonne!, restera longtemps présent à mon esprit. 












Nous pêcherons ainsi toute la matinée à seulement quelques mètres les uns des autres, exploitant toutes les zones calmes en pêchant vers l'amont et ensuite l'aval et cela fût payant. Cette rivière a une belle densité de poissons de belle taille. 


Après un peu plus de deux heures de pêche nous arrivions à l'embouchure d'un ruisseau d'une vingtaine de centimètres de large. Il y avait des pêcheurs à la mouche quelques dizaines de mètres en aval et nous commencions à avoir faim et la température avait fortement augmenté aussi mes compagnons décidèrent d'arrêter de pêcher. Ils remontèrent la berge puis s'installèrent sur le pont derrière moi et j'entendis alors Ajari me dire qu'il voyait une belle iwana lovée contre un caillou à l'embouchure du ruisseau. Je reculais de quelques pas pour me placer sous le pont et profiter de son ombre pour localiser avec précision le dit poisson et quand ce fût fait je déposais délicatement ma zenmai-dou à son amont. L'iwana la prit au premier passage. C'était une superbe yamato iwana. 


Ce superbe poisson relâché, je repliais ma canne le visage marqué du sourire des bons jours et nous partions déjeuner. Le repas fini nous reprendrons la route vers l'Ishigawa, une autre rivière de la région plus basse en altitude où vivent uniquement des yamame. Arrivés sur place nous passerons d'abord un moment sympathique à observer les poissons d'un pont mais nous ne traînons pas car la température très élevée cet après-midi là nous laissa penser que la pêche allait être difficile.

Effectivement elle le fût. C'est encore une fois Tadani-san qui captura le premier poisson. Le yamame est un poisson beaucoup plus craintif que l'iwana et il est très sensible aux vibrations émises dans l'eau. On est donc gagnant quand c'est possible à pêcher du bord. 


Chacun d'entre nous captura un yamame ce qui nous fît évidemment plaisir mais la chaleur de cet après-midi eût raison de notre motivation. Les poissons étaient très peu actifs et nous décidions de quitter la rivière après deux heures passées sur ses rives.


Nous remontions tranquillement la rivière et une fois revenus à notre point de départ l'heure était venue de dire au revoir à Kura-san et Tadani-san que j'étais sincèrement heureux d'avoir renontré après des mois de contact seulement sur Facebook. Ajari et moi allions prendre la direction de Takayama. J'ai vraiment passé un excellent moment avec eux et le groupe de l'Itoshiro. 


Salut les amis! Je reviendrai!