Le mois de Juin touche à sa fin et n'en finit pas d'enchaîner les journées grises, la pluie et les orages; il faut ne pas laisser une seule occasion d'aller à la pêche car il est bien difficile de faire des prévisions météo tant ces conditions sont instables. Quelques heures de soleil peuvent être suivies d'une journée complète de pluie ou d'un orage. Les rivières portent les stigmates de ces pluies récurrentes, elles sont restées teintées comme elles l'étaient en Avril.
Mais dès qu'une éclaircie dure un peu les truites montrent un peu d'activité. Finalement ces pluies fréquentes qui maintiennent l'eau à une température basse leur profite, en tout cas leur permet d'être plus tranquille que d'habitude car nombre de pêcheurs ont depuis longtemps remis les cannes au repos. Pour ma part j'ai choisi de pêcher mais uniquement sur de brèves sessions de trente minutes à une heure, cela m'évite le risque d'être surpris par la pluie ou l'orage avant d'avoir pris au moins une truite.
Je pêche avec ma Yamato kebari et je dois dire que c'est un plaisir de voir les truites sortir de leurs caches pour venir la chercher. Je n'échangerai pour rien au monde une seule de ces kebari contre des nymphes lestées qui me priveraient de voir ces petits éclairs jaune et gris monter vers la surface.
Pêchant une rivière que je ne visite que rarement je pense avoir choisi la bonne portion car la densité de truites est intéressante et les truites en question répondent à mes sollicitations malgré une eau assez sombre et qu'il y ait bien peu d'insectes à émerger ou s'échouer.
Je ne vais bien sûr pas me plaindre! Pêcher même avec des conditions météorologiques difficiles, les températures sont très en dessous des moyennes saisonnières et je peux à tout moment être surpris par une averse, est mille fois plus intéressant et valable que de penser à la pêche sans y être.
Avec une canne de quatre mètres cinquante dans cette rivière de huit à neuf mètres de large j'obtiens facilement des dérives "naturelles", mon bas de ligne court et fin fait nager ma kebari d'une façon qui doit être très convaincante car celle-ci fait bouger les truites très rapidement.
Après avoir pêché en remontant cette ligne droite j'arrive à un virage où la rivière est très peu profonde, l'eau y est un peu plus claire. Satisfait de cette sortie je me dis que l'heure du dernier lancer est arrivé, il y a une petite zone calme à droite du virage derrière un gros caillou. Ce serait surprenant qu'une truite n'occupe pas ce poste. J'y lance ma Yamato kebari qui a à peine le temps de commencer à dériver qu'une truite la prend. C'est une grosse truite! Je suis surpris mais je fais un ferrage instinctivement très ample, la rivière est si peu profonde que la truite n'a nulle part où aller. Je la laisse se débattre sur les graviers.
Ce n'est pas une truite fario autochtone, sa robe trahit son origine mais je remarque que ses nageoires sont en excellent état donc c'est sans aucun doute une truite qui a survécu à son introduction dans la rivière et y a grandi. Je la soulève délicatement et la relâche exactement à l'endroit où je viens de la prendre. Je passerai quelques minutes à l'observer dans son trou où elle reprenait son souffle calmement. Je repliai ma canne et remis ma ligne sur ma bobine, il était temps de rebrousser chemin. En attendant la prochaine éclaircie.
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