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lundi 30 mars 2015

L'étau REGAL Medallion

Après de longues années de bons et loyaux services j'ai décidé de me séparer de mon étau Dyna King, un modèle Barracuda Junior Trekker. Etant donné que je passe beaucoup de temps derrière l'étau pour monter les kebari que je vends dans ma boutique cet étau s'avère offrir une position de travail trop basse. 

Cet étau a de nombreux bons points comme sa construction en inox, la rotation sur roulements à billes, sa stabilité, la solidité des mâchoires qui sont en plus très faciles à changer mais quand je passe une journée à travailler dessus je suis fatigué à cause d'une mauvaise position de travail. 
J'avais depuis longtemps envie d'avoir un étau Regal car le positionnement de la tête a une très grande amplitude (220° vers le haut ou vers le bas) malheureusement ces superbes outils sont très mal distribués en Europe et ils sont souvent vendus à des prix très élevés.

Après quelques recherches sur le net, je trouvais le site d'un fly shop très complet et qui pour mon plus grand bonheur proposait la quasi intégralité de la gamme d'étaux Regal. Mon choix se porta sur le vaisseau mère de cette gamme: le Medallion traditional head.


Après une huitaine de jours j'avais le colis dans les mains! Il était là, dans une simple boîte en carton, attendant d'être assemblé et de passer à l'action. Ca tombait bien car ce jour là un client Belge m'avait fait une grosse commande de kebari.


Un des aspects qui m'a fait choisir un étau Regal c'est sa tête à ouverture par levier qui ne nécessite aucun réglage quand on change de taille d'hameçon. La tête "traditional' est conçue pour serrer des hameçons allant du 22 au 1/0 ce qui couvre 100% de mes besoins.
Le serrage des hameçons est vraiment excellent. J'ai fait quelques essais avec différents hameçons qui étaient serrés dans l'étau d'un côté et dans une pince de l'autre et j'ai toujours obtenu le même résultat: la partie de l'hameçon serrée dans les mâchoires du Regal ne bougeait pas mais l'autre partie tordait ou cassait. 


Le pied de l'étau est très simple et permet de modifier la position de la tête, on règle tout simplement la position grâce à la clé Allen fournie. L'idée est simple et efficace. J'ai enfin un étau sur lequel je peux travailler sans avoir à baisser la tête. Mes vertèbres cervicales remercient chaleureusement toute l'équipe de Regal Vises!


Regal ne propose pas moins de sept type de socles, trois à clamper et quatre à poser, j'ai choisi le modèle traditionnel en bronze que beaucoup d'entre nous connaissent au moins en photo. Il est superbe! Le dessous du socle est recouvert d'une plaque de liège. 
Il est lourd (1,680 kg) et d'une stabilité à toute épreuve ce qui est un bon point car il n'y a rien de plus désagréable qu'un étau qui bouge quand on travaille dessus. Ce socle est également très beau, ce qui ne gâche rien.  


La boîte dans laquelle on reçoit l'étau contient deux boulons, l'un pour fixer le pied de l'étau sur le socle et l'autre se place sous la tête de l'étau et permet en fonction du serrage de rendre celle-ci fixe ou rotative. Ces pièces m'ont surpris par leurs dimensions: 23 mm de diamètre! Cela facilite vraiment la serrage. On peut les manipuler les yeux fermés.



Cet étau est bien entendu garantie à vie. Le livret contenu dans la boîte contient d'ailleurs des instructions très claires sur l'utilisation correcte de ce superbe outil.
Je ne possède cet étau que depuis deux semaines et il m'a déjà convaincu de ses qualités, ne dit on pas qu'un bon ouvrier a toujours de bons outils?


mardi 24 mars 2015

Une brève sortie

Si le calendrier nous indique que nous sommes entrés dans le printemps, les conditions météorologiques nous rappellent elles que l'hiver semble bien décidé à faire de la résistance. 
J'en ai fait l'expérience hier lors d'une brève sortie de pêche qui a été interrompue à deux reprises par des grêlées. C'est pour cela que vous allez constater sur la vidéo qui conclue ce post que j'ai pêché deux fois le même spot! Comme certains le remarqueront entre les deux séquences une grosse branche morte, qui était suspendue au dessus du ruisseau depuis pas mal de temps, est tombée. Ca ruait dans les brancards comme on dit!


C'était aussi l'occasion de ressortir de sa housse ma Nissin Kawashi 320 qui est une très bonne canne pour pêcher dans le vent. Mais malgré tous mes efforts même les courants les plus prometteurs, et dans lesquels j'ai déjà pris des truites à maintes reprises, restèrent vains. Je ne ciblais pourtant que les endroits les plus encombrés en espérant que les truites qui n'y sont pas souvent dérangées montreraient un peu plus d'enthousiasme pour ma kebari. Que nenni! J'en fis quand même bouger quelques unes mais elles ne cédèrent pas à leur appétit. Après deux heures dehors je pris le chemin du retour. 


Ce n'est finalement pas si mal que la saison débute aussi difficilement car cela va ramener beaucoup de truites en activité dès que les conditions météo vont s'améliorer et que l'eau, qui pour l'instant est vraiment très froide, va se réchauffer. Je n'ai d'ailleurs vu que très peu d'insectes éclore pour l'instant alors que les larves de sedge sont très nombreuses sur certains secteurs de ce ruisseau. 
Il vaut mieux se contenter pour l'instant de courtes sorties et attendre patiemment de meilleures conditions. 







lundi 16 mars 2015

OUVERTURE DE LA PECHE 2015

C'était l'ouverture de la pêche à la truite samedi, ce jour tant attendu par les pêcheurs dont je fais partie était enfin arrivé mais personnellement je sais que c'est rarement une bonne journée, en tout cas si je tenais compte du nombre de poissons capturés et du temps passé au bord de l'eau. 


Je n'arrivai sur les berges du ruisseau où je fais l'ouverture tous les ans qu'à neuf heures et constatai qu'une fois de plus il n' y avait ni trace de voitures ni même de pas sur le chemin, ce qui est plutôt bon signe. Je me préparai sans hâte car la veille il avait plus toute la journée et je m'attendais à essayer de pêcher dans du thé. Je ne fus pas déçu car l'eau était légèrement troublée. 


Il faisait vraiment froid ce samedi matin, quatre degrés, le ciel était bas et d'un gris uniforme. On aurait presque pu s'attendre à voir de la neige tomber. Mais l'ouverture de la pêche n'est qu'un rite qui pour les pêcheurs annoncent le printemps.

Je pris toute une série de tacons et comme cela me le laissait présager ça voulait dire que les truites seraient très discrètes en cette matinée.


Après une heure de pêche et n'ayant pris que des tacons je décidai d'aller directement à un de mes endroits préférés sur ce ruisseau, la température ne montant pas et le vent ne se calmant pas je décidai d'aller tout de suite sur un spot où je prends toujours une ou deux truites quelles que soient les conditions. J'eus ce que j'étais venu chercher: une truite. Pas bien grosse mais conforme à ce que peut produire ce type de ruisseau. 


Une fois cette truite relâchée, ayant les mains mouillées je ressentis encore plus durement le vent du Nord aussi je décidai de ne pas insister pour ce jour d'ouverture et m'engageai sur le chemin du retour. 
Cette ouverture ne restera pas dans les annales mais je pense m'en être bien sorti en ne commettant pas l'erreur de vouloir à tout prix continuer. Je sais par expérience que nombre de pêcheurs mettront un terme à leur saison de pêche dans seulement quelques semaines parce qu'ils veulent à tout prix prendre des truites alors que les conditions sont mauvaises et qu'ils retirent de leurs sorties beaucoup de frustration. 
Ce premier jour de la saison n'est, heureusement, pas représentatif d'une saison complète et j'ai jusqu'au 20 Septembre pour en profiter au maximum alors ce serait dommage de se gâcher le plaisir dès le premier jour. 

lundi 9 mars 2015

Dernier repérage avant l'ouverture

Je suis allé cet après-midi faire une petite randonnée car j'ai reçu ce matin mon nouvel appareil photo et j'avais donc envie de commencer à l'utiliser histoire de faire les premières avec et évidemment comme nous ne sommes plus qu'à quelques jours de l'ouverture de la pêche à la truite j'ai saisi l'occasion pour aller repérer le ruisseau où je vais "faire" l'ouverture. 


Je fais l'ouverture sur ce même cours d'eau depuis des années et je ne m'en lasse pas. La pêche n'est pas facile car beaucoup d'endroits sont encombrés, les truites sont peu nombreuses mais j'aime les challenges en matière de pêche. Je ne me satisferai sûrement pas d'aller pêcher épaule contre épaule sur les grandes rivières des truites introduites une semaine avant l'ouverture; ce n'est pas l'idée que je me fais de la pêche. Une rivière, une truite, il faut les mériter.


Il y a de l'eau cette année mais je pense que "ça va le faire". De toute façon je considère plus le jour de l'ouverture comme un symbole ou un rituel que comme une journée de pêche à part entière car bien souvent les conditions ne sont pas réunies pour que le succès soit facilement accessible. En général je ne pêche vraiment que deux à trois heures le premier jour même si je suis toute la journée à proximité du ruisseau. Comme bon nombre d'entre vous j'attends ce jour là depuis six mois alors je ne raterai ce rendez vous pour tout l'or du monde. 

dimanche 8 mars 2015

Mon tamo est prêt pour l'ouverture


J'avais publié en Août dernier un article sur la fabrication de mon tamo et je l'ai fini ce matin.
Je suis assez fier de ce premier résultat, même si je pense que les prochains que je fabriquerai seront mieux, car avant de m'y mettre je n'aurai jamais pensé fabriquer moi-même une épuisette.


Ce qui me satisfait surtout personnellement est de l'avoir fabriqué en suivant pas à pas le processus utilisé par les artisans Japonais car cela m'a permis de travailler simplement et efficacement. Et c'est aussi un bon moyen d'avoir un résultat assez proche de ce que je voulais dès le départ. 
J'ai choisi du sapin Douglas, un bois léger et durable , le filet et la cordelette de fixation viennent de chez Shimizu , entreprise unanimement reconnue pour la qualité de ses produits.
La finition est faite d'une couche de laque. 

Il ne reste que quelques jours à attendre avant de le baptiser!


lundi 2 mars 2015

Discovering Tenkara Vol. 2: Japanese Kebari. Patterns & Principles

Il y a un an, à quelques jours près, Paul Gaskell et John Pearson sortait le premier DVD Européen consacré au Tenkara et j'ai reçu il y a quelques jours le nouvel opus intitulé "Japanese Kebari. Patterns & Principles". 

Ce documentaire de 87 minutes, composé de douze scènes, est entièrement consacré, comme son titre l'indique, aux mouches Japonaises et leurs principes. 

Comme vous le savez peut-être John et Paul ne sont pas simplement des amateurs et guides de Tenkara, ce sont aussi des scientifiques et le ton est donné dès l'introduction du DVD avec un document sur la vision des truites qui démontre que celle-ci est bien différente des clichés qu'on trouve dans les magazines ou dans l'imagination fertile de quelques "chapeaux à plumes". 
On retrouve d'ailleurs immédiatement après cette introduction le Dr. Ishigaki qui nous explique pourquoi ses kebaris sont aussi simples. Le Dr. Ishigaki est lui aussi un scientifique, il examine donc les faits rationnellement. Comme toujours son explication est limpide et amusante. 


On retrouve sur ce DVD des séquences de John et Paul consacrées au montage de leur kebari favorite dans deux variantes chacune. Je pense que dans la scène de fly tying de John c'est la première fois que le montage d'une kebari à bas de ligne fixé sur l'hameçon est filmé. C'est évidemment intéressant mais je ne suis pas sûr que des pêcheurs contemporains comprennent l'intérêt de ce type de montage. 
La scène de Paul est consacrée à la Takayama sakasa kebari qui reste un des modèles emblématiques de notre technique de pêche et donc il monte deux exemplaires avec de bonnes explications sur le montage traditionnel. Cette scène montre d'ailleurs bien à quel point les variantes peuvent être nombreuses. 


Il y aussi une interview de Go Ishii sur sa pêche ainsi qu'une vidéo sur le montage de sa kebari favorite. Là aussi la simplicité du montage est le résultat d'observations sur le comportement alimentaire des poissons et pas forcément sur un choix esthétique de pêcheur. 

On retrouve avec plaisir Masami Sakakibara pour une séquence de montage de sa fameuse "Yellow sakasa kebari". Cette vidéo est certes courte et Masami-san ne parle pas mais un prochain documentaire réalisé par John et Paul lui sera entièrement consacré. Il y a par contre dans la présentation qui y est faite de Masami-san une phrase qui je pense résume à elle seule l'histoire du retour du tenkara: "Il n'y pas de place pour la tradition en tant que telle". On est très loin des élucubrations de certain, dont l'horizon culturel ne porte pas plus loin que le bulletin d'abonnement de leur magazine préféré, pour qui "le tenkara est une technique de pêche qui a refusé d'évoluer". Mais ne perdons pas de temps avec ces héros du ridicule et revenons à notre sujet. 

Une séquence est l'occasion de faire la connaissance d'un pêcheur très expérimenté mais inconnu en Occident, Makino-san alias Himano qui se prête au jeu de l'interview avec une décontraction non feinte et qui, à mon avis, est riche d'enseignements pour ceux qui sauront écouter. Il monte aussi sa kebari favorite, elle est simple et sûrement très efficace car Makino-san prend avec de très gros poissons. 
Grâce au Dr Ishigaki John et Paul ont fait la rencontre de Hirata-san qui se livre à un montage d'une kebari avec pour seul outil une paire de ciseaux. La réalisation n'en est pas moins très propre et n'affecte évidemment en rien la solidité du montage. Je vous laisse découvrir par vous-mêmes ce que Hirata-san utilise en guise de colle...

Je ne vous en dis pas plus sur le contenu de cet excellent DVD qui, comme le précédent d'ailleurs, est tout simplement indispensable à ceux qui s'intéressent vraiment au tenkara. Ce documentaire est incroyablement bien fait et je pense qu'il n'y aucun temps mort dans le flot d'informations provenantes de pêcheurs très expérimentés. Ce qui me plaît évidemment aussi est ce que film est aux antipodes de ce qui se fait aujourd'hui dans le monde de pêche à la mouche. 

Je vais conclure cette chronique de la même façon que je l'avais fait pour le précédent opus: vivement le Vol. 3!