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mercredi 30 mars 2016

ZENMAI-DOU

Le weekend dernier n'ayant pas pu être consacré à la pêche en raison d'un évènement météorologique assez violent j'ai consacré un peu de temps à d'autres activités liés à notre passion; j'ai commencé une lecture sur laquelle je reviendrai plus tard et j'ai enfin réalisé une vidéo de montage sur une de mes kebari préférées: la zenmai-dou.


J'avais publié sur ce blog en Juillet 2014 une fiche de montage détaillée et des lecteurs m'avaient demandé si un jour je ferai une vidéo de ce montage...C'est maintenant chose faite! 





















J'espère que cette vidéo "faite maison" vous plaira et vous donnera surtout envie d'essayer cette kebari à la pêche car il est souvent bon, et même vivement conseillé, de sortir des sentiers battus. 
Ca a toujours été un plaisir pour moi de promouvoir ces montages traditionnels qui sont le fruit d'une longue évolution dans la perspective de rester simple donc efficace. 





vendredi 25 mars 2016

Yamato kebari

Les niveaux sont en baisse sur les rivières où je pêche habituellement, il ne reste plus qu'à faire preuve d'un peu de patience et bientôt nous entrerons de plein pied dans la saison. 
Le printemps semble commencer vraiment en douceur, l'ensoleillement est là mais avec l'énorme brassage des fonds depuis plusieurs semaines il est inutile d'espérer trouver des truites tenaillées par la faim, condition sine qua non pour que la pêche soit "efficace".


Donc pendant ce temps là je me constitue un stock de kebari qui puisse couvrir toute la saison car dès que les conditions vont être réunies je compte bien en profiter au maximum.
J'ai recréé l'année dernière en préparant mon voyage au Japon une ancienne mouche noyée sans nom que les pêcheurs qui m'ont fait découvrir la pêche à la mouche utilisaient avec succès et qu'eux-mêmes tenaient de ceux qui les avaient initié. Je l'avais toujours vu montée avec une collerette en plume de poule mais à quelques jours de mon départ n'ayant plus le temps de me ravitailler en matériaux de montage je changeai la plume de poule par une plume de saddle de coq. 


Si les hameçons de prédilection des mes pairs pour le montage des mouches à truite étaient les hameçons Tortue je les remplaçai par ce que j'avais sous la main c'est à dire des Tiemco 3769SP-BL en taille 12.


J'ai essayé, et je pense y être parvenu, a réinterpréter cette mouche noyée d'antan et à en faire une version moderne. Je n'utilise pas à dessin le terme "inventer" car je pense qu'en matière de montage de mouches les inventions sont rarissimes et je n'ai pas la prétention de me comparer à Skues
Montée sur un hameçon considéré comme étant pour les mouches noyées et les nymphes cette version très légère n'entre pas vraiment dans des catégories aussi restreintes car si on pratique le tenkara tel qu'il a toujours été pratiqué au Japon on peut aisément contrôler la plongée de cette kebari.
Cette kebari qui jusqu'alors n'avait pas de nom est maintenant appelée "Yamato kebari" car lors de mon séjour au Japon c'est avec elle nouée à mon bas de ligne que je capturais plusieurs specimen de cette variété d'ombles.


A bien des égards des yamato iwana m'ont rappelé les truites fario des petites rivières que je pêche, elles ne sont pas très mobiles, préférant attendre que ce soit le courant qui leur amène la nourriture. Elles sont très discrètes et difficilement repérables à vue. Heureusement j'ai eu la chance lors de mes pêches dans les montagnes nippones de bénéficier des conseils de certains des meilleurs connaisseurs de ces poissons magnifiques. 


Celle-ci prise grâce aux conseils de Masami Sakakibara est un excellent souvenir car cette yamato iwana a été prise  très courte distance et sur un poste minuscule.
J'en prendrai également une très belle sur la Sho-gawa avec le concours de mon ami Kazumi Saigo.
 





























Si vous avez envie d'essayer cette kebari sur votre rivière préférée, peut-être que cette vidéo de montage réalisée par mes soins vous sera utile.


dimanche 13 mars 2016

Ouverture 2016

Au fil des semaines qui précèdent l'ouverture je fais comme nombre de pêcheurs des sorties sur divers cours d'eau de ma région histoire de voir dans quel état l'hiver les a mis. L'hiver qui s'achève a été des plus doux au niveau des températures mais des plus humides. Il a énormément plus dans les dernières semaines avant la date fatidique et c'était donc sans précipitation que je me livrai aux derniers préparatifs de l'ouverture de la pêche de la truite.


La dernière soirée avant l'ouverture fût consacrée au montage de quelques kebari et à la préparation du sac à dos; sachant les niveaux très élevés sur tous les cours d'eau du secteur je préparai quand même deux cannes. L'ouverture pour elles allait se résumer à une balade.
J'arrivai aux abords du ruisseau sur lequel je fais l'ouverture depuis de nombreuses années, il faisait à peine jour et je n'entendais rien d'autre que le ruisseau. Je m'en approchai et me rendis compte que son état était celui que j'avais escompté: l'eau était d'un gris uniforme et opaque. Il n'y avait pas la moindre probabilité de pouvoir prendre une truite ici.



J'allai vers l'amont passant en revue tous les spots où je prends d'habitude les premières truites de la saison et c'était partout le même spectacle: eau grise et courant dantesque. De nombreux étaient inaccessibles tant le terrain est imbibé et détrempé je me serai enfoncé jusqu'au genou après trois pas. 


Je poursuivais cette exploration et arrivai vers dix heures près de l'endroit où tous les ans je m'installe pour la collation. Là aussi tout était humide, le feu fît plus de fumée que de flammes mais je n'aurai échangé ma place pour rien au monde!

La brume qui était bien épaisse au petit matin se dissipait et le soleil fît son apparition, il ne réchauffera guère l'atmosphère mais cela anima les bois environnants.
Sachant que je n'allais pas pêcher je pris le temps de manger installé à ma souche préférée avec vue sur le ruisseau puis de reprendre tranquillement le chemin qui me ramènerait vers mes pénates.



Il y a longtemps que j'avais vécu un jour d'ouverture sans pêche mais comme les truites qui nous passionnent nous sommes tributaires des aléas météorologiques donc plutôt que de pester contre la mauvaise fortune mieux vaut essayer de profiter de cette journée symbolique de l'ouverture de la pêche sous une autre perspective. On ne perd jamais mon temps dans un bois, le long d'un ruisseau même si on ne peut pas y pêcher, il y a toujours quelque chose à y observer. Dans quelques jours le printemps sera là, j'aurai alors de bien belles occasions de passer des journées entières au bord d'un ruisseau et d'y leurrer quelques truites. Ce n'est qu'une question de temps.